Des bottes made in China, source d'eczéma ?
Extrait de l'article paru le 23 septembre dans Le Bien Public
A Dijon, des bottes, soupçonnées d'être à l'origine de dermites de contact, font l'objet d'une enquête. Sur la sellette, le même fongicide que dans l'affaire des fauteuils contaminés…
Vendredi, nous évoquions, dans nos colonnes, le cas d'une retraitée selongéenne, ayant vécu un calvaire à cause d'un fauteuil made in China, à l'origine de réactions cutanées allergiques. Au CHU de Dijon, le Docteur Evelyne Collet, médecin allergologue soupçonne le même fongicide, le diméthylfumarate, d'être la cause de réactions similaires chez des jeunes femmes ayant acheté des bottes, provenant également de Chine. La semaine dernière, le médecin dijonnais a saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Un eczéma inexpliqué
« En début d'année, j'ai reçu en consultation à l'hôpital de Dijon deux Côte-d'Oriennes pour lesquelles je ne parvenais pas à expliquer les causes de l'eczéma des pieds. Il y a deux mois, j'avais effectué des tests qui restaient sans réponse. C'est à mon retour d'une réunion organisée en juin dernier à Paris, dans le cadre du Réseau de vigilance en allergo-dermatologie (Revidal) auquel participent une cinquantaine de spécialistes français et européens, que j'ai pensé que l'antifongique, mis en cause dans le cas des fauteuils, pouvait être à l'origine des eczémas restés inexpliqués à Dijon. Lors de cette réunion, nos collègues de Strasbourg étaient intervenus pour évoquer des cas de dermites de contact dus à des fauteuils et des canapés. Le Docteur Christophe le Coz, qui a découvert le problème, est lui-même allé enquêter chez un patient où il a découvert des sachets de diméthylfumarate dans le canapé (...). Personnellement, pour les deux femmes que j'ai reçues, j'ai de très fortes présomptions, sur le déclenchement de leurs allergies de contact, en ce qui concerne la présence d'un antifongique que j'ai retrouvé dans les boîtes à chaussures ; lequel semble identique à celui des fauteuils. Pour l'heure, je n'ai pas de preuve absolue. Mais l'enquête est en cours pour établir la relation de cause à effet ».
Une peau suintante
Une peau rouge, suintante, qui gratte et empêche de dormir... tel est le sort des patients allergiques au diméthylfumarate ; le nombre de sachets de cet antifongique est multiplié en période de mousson, en Chine, afin de protéger les produits manufacturés des moisissures. « Ce n'est pas un produit toxique », précise le Docteur Collet, mais allergisant, comme peuvent l'être parfois les colles ou les caoutchoucs. »
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A Dijon, des bottes, soupçonnées d'être à l'origine de dermites de contact, font l'objet d'une enquête. Sur la sellette, le même fongicide que dans l'affaire des fauteuils contaminés…
Vendredi, nous évoquions, dans nos colonnes, le cas d'une retraitée selongéenne, ayant vécu un calvaire à cause d'un fauteuil made in China, à l'origine de réactions cutanées allergiques. Au CHU de Dijon, le Docteur Evelyne Collet, médecin allergologue soupçonne le même fongicide, le diméthylfumarate, d'être la cause de réactions similaires chez des jeunes femmes ayant acheté des bottes, provenant également de Chine. La semaine dernière, le médecin dijonnais a saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Un eczéma inexpliqué
« En début d'année, j'ai reçu en consultation à l'hôpital de Dijon deux Côte-d'Oriennes pour lesquelles je ne parvenais pas à expliquer les causes de l'eczéma des pieds. Il y a deux mois, j'avais effectué des tests qui restaient sans réponse. C'est à mon retour d'une réunion organisée en juin dernier à Paris, dans le cadre du Réseau de vigilance en allergo-dermatologie (Revidal) auquel participent une cinquantaine de spécialistes français et européens, que j'ai pensé que l'antifongique, mis en cause dans le cas des fauteuils, pouvait être à l'origine des eczémas restés inexpliqués à Dijon. Lors de cette réunion, nos collègues de Strasbourg étaient intervenus pour évoquer des cas de dermites de contact dus à des fauteuils et des canapés. Le Docteur Christophe le Coz, qui a découvert le problème, est lui-même allé enquêter chez un patient où il a découvert des sachets de diméthylfumarate dans le canapé (...). Personnellement, pour les deux femmes que j'ai reçues, j'ai de très fortes présomptions, sur le déclenchement de leurs allergies de contact, en ce qui concerne la présence d'un antifongique que j'ai retrouvé dans les boîtes à chaussures ; lequel semble identique à celui des fauteuils. Pour l'heure, je n'ai pas de preuve absolue. Mais l'enquête est en cours pour établir la relation de cause à effet ».
Une peau suintante
Une peau rouge, suintante, qui gratte et empêche de dormir... tel est le sort des patients allergiques au diméthylfumarate ; le nombre de sachets de cet antifongique est multiplié en période de mousson, en Chine, afin de protéger les produits manufacturés des moisissures. « Ce n'est pas un produit toxique », précise le Docteur Collet, mais allergisant, comme peuvent l'être parfois les colles ou les caoutchoucs. »
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