Eczéma : soupçons sur des bottes de Chine

Extrait d'un article paru dans Ouest France le 25 octobre 2008

Au départ, les médecins ont du mal à identifier l'origine du mal. Cette mère de famille possède de nouvelles bottes. Noires, à talons hauts et fabriquées en Chine. « Y avait-il un petit sachet anti-humidité dans ces chaussures ? », l'interroge le Dr Martine Avenel-Audran, spécialiste en dermato-allergologie au CHU.

Seulement inscrit :« Ne pas manger »

Coïncidence, cette patiente est hospitalisée juste au moment où sont réunis à Angers les experts du Groupe d'études et de recherches en dermato-allergologie (Gerda). Au menu de leurs échanges : ces fauteuils, made in China et vendus par Conforama, coupables de provoquer des réactions allergiques, de l'eczéma. En cause : le diméthylfumarate, un produit contenu dans des petits sachets glissés à l'intérieur du fauteuil pour éviter qu'ils ne moisissent.

Dans les bottes de Véronique, il y avait aussi un petit sachet (1). « Je l'avais retiré avant de la porter », ajoute Véronique. Il y est seulement inscrit : « Do not eat » (Ne pas manger). « Il ressemble beaucoup à ceux retrouvés par un confrère dans un fauteuil. Je pense qu'il s'agit de diméthylfumarate. Le produit est très volatil et imprègne ce avec quoi il est en contact », précise le Dr Avenel-Audran.

Qui plus est, les médecins du Réseau de vigilance en dermato-allergologie (Revidal), ont déjà croisé des cas similaires troublants. À Grenoble avec les chaussures d'un homme, mais aussi à Dijon, et Besançon. Les médecins enquêtent. « En janvier, je vais tester la patiente avec le produit très dilué des sachets qu'elle m'a donnés pour voir s'il se produit la même allergie », explique le Dr Avenel-Audran.

En attendant davantage de réponses, elle recommande d'être vigilant si jamais on se retrouve face à un tel petit sachet. Mais sans être alarmiste. « Il n'y a aucun risque vital. » Tout le monde n'est pas forcément allergique.

Véronique est en convalescence. Ses bottes ? C'est elle qui les vendait dans sa boutique d'Ingrandes-sur-Loire. « J'ai évidemment retiré de la vente tout le lot, acheté à un fournisseur de la région parisienne. À ma connaissance, mes clientes n'ont pas eu de problèmes. »

 

Marie TOUMIT.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :