20 000 enfants étudiés pendant 20 ans

Publié le par MANDY

Une enquête pour mesurer l'impact de la pollution sur la santé sera lancée fin mars. Le ministère de l'Ecologie a dévoilé d'autres mesures pour 2011.

Facebook Like

 

 

 


Nathalie Koscius­ko-Morizet, ministre du Développement durable et des Transports.

 

 

Cancers, troubles respiratoires ou de la fertilité, allergies chroniques... Tandis que, selon l'Organisation mondiale de la santé, 15% des problèmes de santé rencontrés en Europe seraient dus à l'exposition à diverses sources de pollution, la ministre de l'Ecologie a détaillé ce jeudi (27 janvier) de nouvelles actions prévues cette année dans le domaine de la santé environnementale.

Annonce la plus spectaculaire d'un ensemble de nouvelles mesures prises dans le cadre du deuxième Plan National Santé Environnement (PNSE2), pour la période 2009-2013 : le lancement, fin mars, d'une ambitieuse enquête portant sur 20 000 enfants, pendant vingt ans, du stade intra-utérin à l'adolescence. A travers des critères d'analyse très nombreux (expositions aux produits chimiques, pollution de l'air intérieur ou extérieur, exposition au bruit et aux radiofréquences...), il s'agira d'étudier l'impact de l'environnement sur le développement, la santé, mais aussi la socialisation et le parcours scolaire.

20 000 enfants étudiés pendant 20 ans

 

En chiffres :

- 25 à 30% de la population des pays industrialisés est concernée par des maladies allergiques (asthme, rhinite, conjonctivite, allergie alimentaire...), selon l'Inserm.

- 13% des enfants français âgés de 11 à 14 ans ont déjà eu de l'asthme dans leur vie.

 

Les femmes enceintes qui accoucheront dans les 344 maternités tirées au sort et qui se porteront volontaires devront "se soumettre à un questionnaire et à un certain nombre de prélèvements biologiques", explique Marie-Aline Charles, médecin épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Et d'assurer qu'il ne faudra pas attendre vingt ans pour obtenir des résultats, des diagnostics d'étape étant régulièrement prévus.

Construction et décoration : des produits étiquetés

La pollution de l'air intérieur, fait aussi l'objet d'un train de mesures, le temps que nous passons dans les lieux clos étant estimé à 80%. Principal secteur ciblé : les matériaux de construction et les produits de décoration (peintures, parquets, moquettes, colles...), à la source de nombreuses pollutions domestiques.

Pour encourager les fabricants à faire évoluer leur catalogue et "mieux orienter le choix" les consommateurs, le ministère annonce un étiquetage similaire à celui déjà utilisé pour l'électro-ménager ou les voitures, basé sur un barème de lettres (A – B – C). Le dispositif a vocation a s'appliquer dès le 1er janvier 2012 pour les nouveaux produits mis sur le marché et en septembre 2013 pour les produits déjà commercialisés.

Des kits pour mesurer la pollution à domicile

La surveillance de la qualité de l'air deviendra par ailleurs obligatoire dans toutes les crèches et écoles maternelles d'ici à 2015, et dans tous les établissements d'accueil collectif d'enfants et de jeunes en 2020.

Enfin, nouveau métier à l'horizon ? Dix-huit "conseillers habitat-santé", principalement basés dans les hôpitaux, se rendront, gratuitement et sur prescription médicale, au domicile de patients atteints de maladies respiratoires ou allergiques, en vue d'évaluer, pièce par pièce, les sources de pollution et les moyens d'y remédier. Plus d'infos sur www.cmei-france.fr. Numéro vert de l'association asthme et allergie : 08 00 19 20 21.

Ce projet pilote sera l'occasion de tester 400 "kits de mesure" des substances les plus préoccupantes (formaldéhyde, benzène...). Composés de deux tubes, ces kits conçus pour "ausculter" l'air sur une durée de sept jours, pourraient ensuite être généralisés.

Rappelant que la question de l'impact des diverses sources de pollution sur la santé était il y a encore quelques années totalement absente de l'agenda politique, Nathalie Kosciusko-Morizet a salué le chemin parcouru : "Je me souviens d'une lettre de 2004 venant de producteurs de produits chimiques où j'étais traitée de khmer verte", a-t-elle ironisé.

Les autres mesures en bref

Pollution de l'air extérieur : Selon des études réalisées sous l'égide de la Commission européenne, les Français perdent en moyenne 8,2 mois de vie en raison d'une exposition chronique aux particules fines, et 40 000 décès y seraient liés. Malgré des progrès ces 20 dernières années, l'air que nous respirons n'apparaît pas comme un modèle de pureté, et le ministère a reconnu le dépassements des normes de qualité de l'air dans un certain nombre d'agglomérations. Et de rappeler l'objectif fixé dans le cadre du Grenelle de l'environnement : réduire de 30% les concentrations de particules fines d'ici à 2015. Six agglomérations (Aix-en-Provence, Grand Lyon, Grenoble, Alpes Métropole, Plaine Communes, Paris, Clermont communauté) doivent cette année expérimenter pour trois ans un plan de réduction de la circulation des véhicules les plus polluants en centre-ville.

Deux produits toxiques à l'index : Rappelant l'interdiction en France, du bisphénol A dans les biberons, Nathalie Kosciusko-Morizet promet d'oeuvrer pour la restriction au niveau européen de l'utilisation et de la commercialisation du plomb, présent dans des bijoux et responsable de plusieurs intoxications d'enfants, et du diméthylfumarate, substance que l'on retrouve notamment dans les revêtements de canapés et les chaussures.

Réduction des pesticides : Outre le lancement "ces prochaines semaines" d'un plan de lutte pour réduire la présence de résidus médicamenteux dans les eaux, le ministère promet enfin une accélération du plan Ecophyto, qui vise à réduire de 50% l'utilisation des pesticides entre 2008 et 2018. Le nombre de "fermes pilotes" s'engageant dans une "voie vertueuse" doit être porté cette année à 2 000 exploitations. Cette dernière annonce intervient au lendemain de la publication d'une enquête dénonçant un recours abusif aux dérogations, offertes par l'Union européenne en cas de "danger imprévisible", pour utiliser des pesticides interdits. Deux ONG y évoquent une France "champion européen de ces moyens détournés", selon le mot de François Veillerette, président du mouvement Générations futures.

 

Publié dans DIMETHYL FUMARATE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article